Comprendre la pollution plastique pour mieux la combattre

#plastiques
Lundi 23 septembre, le bateau de l’association Expédition 7ème Continent quitte le port de Sète. A son bord, une équipe de scientifiques du CNRS : direction une zone de concentration de plastique en Méditerranée. Objectif : pendant près d’1 mois, étudier et mesurer la présence de plastiques à différentes profondeurs dans la colonne d’eau et dans l’air au-dessus de la surface de la mer, afin de mieux appréhender leurs conditions de transport dans les milieux naturels. L’expédition est soutenue par Citeo, partenaire de 7ème Continent. Patrick Deixonne, explorateur et fondateur de l’association nous en parle.

Vous avez constaté par vous-même la pollution des océans par les plastiques. Qu’avez-vous vu ?

J’ai d’abord constaté qu’elle était bien réelle : 8 à 10 % de la production mondiale de plastique finit dans les océans. Mais cette pollution est sournoise : seulement 1% du plastique est visible à la surface. Lors de notre expédition dans le Pacifique Nord, on est tombé nez à nez avec le 7ème Continent de plastiques. On a lancé nos filets et récupéré d’innombrables microparticules de matière.

A bord du bateau Expédition 7e Continent. Photo Gilles Coulon / Tendance floue
Patrick Deixonne, fondateur de Expédition 7ème Continent [à gauche] avec l'un de ses collaborateurs scientifiques

Selon vous, que faut-il faire pour limiter cette pollution ?

Parmi les actions à court terme, le geste de tri est une barrière efficace à la plastification des océans : trier permet de canaliser les déchets plastiques pour éviter qu’ils ne partent dans la nature. C’est la responsabilité de chacun d’entre nous et c’est un geste à la portée de tous. Je suis optimiste, car nous commençons aussi à comprendre que dissocier l’économie et l’environnement n’est plus possible. On voit des entreprises réduire leur impact et investir dans la recherche. Nous sommes sur la bonne voie.

Cet été, 25 000 personnes ont participé à des animations pédagogiques dans les ports du littoral Ouest. Ont-elles été sensibles et prêtes à renforcer leurs gestes éco-responsables ?

Oui, le public est très réceptif, il y a une vraie prise de conscience de l’urgence à agir. Nous construisons nos animations de façon complémentaire avec Citeo : 7ème Continent donne à voir la réalité de cette pollution en faisant partager ses travaux scientifiques et le récit de ses expéditions. Les gens se demandent alors « mais qu’est-ce que je peux faire ? » et échangent avec les équipes de Citeo sur « comment trier ? » et sur les bénéfices du recyclage. Notre approche n’est pas moralisatrice mais concrète et immersive. Le jeune public est particulièrement intéressé et déjà engagé. 

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Vous prenez la mer pour plusieurs semaines d’expédition en Méditerranée. Qu’allez-vous y faire ? 

Avec notre équipe scientifique, nous allons étudier la fragmentation du plastique en micro et nano particules : plusieurs phénomènes seront étudiés tels que leur répartition dans la colonne d’eau, comment elles interagissent avec les organismes ou encore la manière dont elles peuvent s’inscrire dans le cycle de l’eau. Comment circulent-elles ? Où finissent-elles leur course ? dans le fond des océans ou dans l’atmosphère ? Nous avons encore peu de réponses à ces questions essentielles pour comprendre la nature de cette pollution et ses effets. C’est en développant nos connaissances que nous pourrons mieux guider les choix de conception et de production des produits en plastique, et en particulier des emballages. 

L'expédition scientifique menée par Expédition 7ème Continent et le CNRS a lieu entre le 20 Septembre et le 15 Octobre 2019 en Méditerranée. 

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