Emballages en PLA : un 1er test pour comprendre les conditions de leur compostage

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Utilisé pour produire des bouteilles, des pots ou des films d’emballages, le PLA est un matériau plastique d’origine végétale, produit à partir de maïs ou de canne à sucre, et compostable industriellement. Pour identifier concrètement les conditions de son compostage, Citeo s’est associée à la start-up parisienne les Alchimistes. Découvrez les premiers résultats de ce test.

Qu’est-ce que le PLA ?

Le PLA (acide polylactique) est un plastique biosourcé produit à partir de maïs ou de canne à sucre et compostable industriellement, au sens de la norme EN 13432. Il peut être utilisé pour la fabrication de bouteilles, de pots ou encore de films d’emballages et représente actuellement environ 0,01 % des emballages en plastique mis sur le marché français chaque année, soit moins de 1000 tonnes.
Aujourd’hui, pour pouvoir être concrètement compostés, les emballages en PLA doivent être collectés avec les déchets « de cuisine » (biodéchets) auprès des ménages et être envoyés dans un centre de compostage industriel. Or, en France, cette filière de collecte et de compostage industriel n’existe pas à l’exception de quelques initiatives locales. Aujourd’hui, la majorité des emballages en PLA n'est donc pas orientée vers une unité de compostage et est valorisée énergétiquement ou enfouie en centre de stockage de déchets. 
Dans le cadre de sa stratégie 100% solutions, Citeo a voulu comprendre comment se comportaient des emballages en PLA dans une unité industrielle, notamment pour mieux orienter les choix d’éco-conception des fabricants d’emballages et des metteurs en marché. 

Qu’avons-nous testé ?

Tout d’abord, Citeo a identifié plusieurs procédés innovants pour composter industriellement les biodéchets. Parmi eux, le procédé électromécanique développé par les Alchimistes, une start-up parisienne qui collecte et composte les biodéchets de leurs clients, restaurateurs et entreprises.
C’est ce procédé qui a été utilisé pour vérifier la dégradation de bouteilles en PLA (25 g) sans étiquette, encre, colle, ni bouchon qui ont été mélangées à hauteur de 5 % à des biodéchets dans le composteur, pendant 8 semaines.
Il faut noter que ces conditions sont spécifiques au test et ne correspondent pas à la réalité des emballages mis en marché et collectés post-consommation.

Quels sont les premiers résultats ? 

  • Les bouteilles en PLA se désintègrent en grande partie :

Les analyses effectuées auprès d’un laboratoire certifié montrent que le compost issu de matières contenant du PLA est bien conforme à la Norme NFU 44-051. La comparaison avec un compost témoin composé uniquement de matière organique révèle qu’il présente globalement les mêmes caractéristiques agronomiques que le compost avec PLA : il ne le dégrade pas, ni ne l’améliore. 

  • Une adaptation du procédé est nécessaire :

Il s’agit de l’ajout d’une étape de broyage fin des bouteilles en PLA en entrée de compostage afin d’avoir des temps de dégradation raisonnables. Dans le cadre de ce test, les bouteilles ont été broyées seules avant d’être mélangées aux déchets organiques. Si la filière de collecte des biodéchets voit le jour, il sera nécessaire de mener une étude technique et économique sur une unité de broyage de l’ensemble des biodéchets entrants, plastiques et déchets de cuisine en mélange, non testés à date.
Il faudrait également ajouter deux semaines supplémentaires (de 4 semaines habituellement à 6 semaines) pour assurer une maturation du compost. Cela implique un stockage plus long et des coûts associés.
Enfin, l’utilisation de PLA ne permet pas de s’affranchir de l’utilisation de structurant au compost.

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