Consigne

La consigne : un levier clé pour réduire l’impact des emballages

Face aux défis sociétaux et environnementaux liés à la collecte des emballages, la consigne s’impose comme une solution efficace et plébiscitée par les Français. Ce système, déjà en place dans plusieurs pays européens, pourrait accélérer le réemploi et le recyclage des emballages de boissons en particulier.

Qu’est-ce que la consigne ?

La consigne est un système de collecte des emballages qui repose sur une logique incitative : le consommateur verse un montant lors de l’achat d’un produit emballé, qu’il récupère lorsqu’il rapporte l’emballage vide. Ce geste simple peut être réalisé en point de vente, aux caisses ou dans des machines de déconsignation. Il est identique pour les deux types de consigne existants, consigne pour réemploi et consigne pour recyclage.  

La consigne pour réemploi concerne les emballages qui, une fois rapportés, sont lavés, remplis à nouveau et remis en rayon. Elle s’applique principalement pour le moment, aux bouteilles en verre. Elle est depuis juin 2025 expérimentée dans le cadre d’une boucle de réemploi mutualisée dans 4 régions du Nord-Ouest de la France, avant un déploiement national en 2027. En septembre 2025, les références d’une quarantaine de metteurs en marché sont disponibles dans plus 250 magasins de 6 enseignes distributeurs. Avec cette mobilisation des industriels, distributeurs et opérateurs, 16 millions de consommateurs ont accès à une nouvelle offre de consommation, 55 millions d’emballages réemployables seront mises sur le marché en 18 mois. 

En bref

Citeo appelle à instaurer une consigne mixte, consigne pour réemploi et consigne pour recyclage, pour atteindre les objectifs européens 3R.

Pour en savoir plus sur l’expérimentation 4 régions

Le réemploi se déploie dans 4 régions françaises

Quant à la consigne pour recyclage, elle concerne les emballages qui, après retour, sont triés puis envoyés vers des unités de recyclage. Elle cible essentiellement les emballages de boissons : bouteilles en plastique PET et les canettes . Grâce au geste retour qu’elle favorise, la consigne pour recyclage permet de collecter plus d’emballages et d’en orienter davantage vers les filières de recyclage. 

Même s’il faut renforcer la pédagogie, les deux tiers des Français font la différence entre la consigne pour réemploi et la consigne pour recyclage et savent attribuer, à chaque solution, ses bénéfices : pour la première, réutiliser les emballages et la seconde, améliorer le recyclage (source : Étude CSA “Les Français et le tri des déchets”, 2025).

Un système de collecte testé et approuvé par nos voisins européens

Les emballages de boissons, consommés au domicile mais surtout ceux consommés en dehors, font face à un enjeu majeur de reprise. La consigne permet d’augmenter le taux de collecte des emballages et ainsi de favoriser leur réemploi et leur recyclage. En incitant à rapporter les emballages, elle limite également les déchets abandonnés qui se retrouvent au sol.

Les autres solutions à l’échelle européenne

  • En Allemagne, le système de consigne existe depuis les années 1990 pour les bouteilles en verre et PET de boissons en réemploi et connaît un taux de retour de plus de 99% (2020). Celui pour recyclage, généralisé en 2003, a un taux de collecte des bouteilles de boissons quasi-équivalent à 98% (2021). 
  • En Lettonie, la consigne pour réemploi existe depuis 2004. Elle est actualisée en 2022 lors de l’introduction de la consigne pour recyclage, elles sont désormais gérées par un opérateur commun. Ancrée dans les usages, la consigne pour réemploi y est fortement suivie avec un taux de retour de 90%.* 
  • En Irlande, le système de consigne pour recyclage mis en place début 2024 est devenu rapidement fonctionnel :  en 1 an, un milliard de contenants ont été retournés, avec une moyenne de 3,3 millions par jour et une participation active de 84 % de la population. Le pays a réduit de  50 % les déchets abandonnés liés aux bouteilles et canettes. 

Au total, 17 pays l’ont déjà adopté, avec un taux moyen de collecte de 94%. 9 autres prévoient de le faire d’ici 2027. 

*Source: Étude Ademe “Benchmark européen des dispositifs de consigne pour réemploi et/ou recyclage des emballages”, 2023

Une solution plébiscitée par les Français

Les résultats de nos voisins européens sont éloquents, ils montrent que la consigne peut être mise en œuvre efficacement grâce à l’adhésion et l’implication des citoyens en faveur d’une utilisation des ressources plus durable et circulaire. Or, l’environnement reste une préoccupation majeure des Français. Ils sont attentifs à la production et à la gestion de la fin de vie des déchets. Selon notre sondage “Les Français et le tri des déchets” mené en 2025 avec le CSA, ils considèrent le réemploi comme la première solution pour réduire les déchets. La consigne représente à leurs yeux un système de bon sens, familier et qui a fait ses preuves. Elle bénéficie d’une forte notoriété chez 94% d’entre eux et 3 sur 4 savent précisément comment elle fonctionne. Plus de 9 Français sur 10 sont favorables au développement de la consigne pour réemploi et pour recyclage, et ce, dans une dimension très locale car ils souhaitent leur mise en place à proximité de chez eux. Pour eux, le système est performant à la fois sur le plan environnemental et économique. Les Français interrogés la considèrent facile à mettre en œuvre (75%), efficace pour accélérer le réemploi et réduire nos déchets (95%) et bénéfique pour l’emploi en favorisant la création d’emploi (85%). 56% des Français perçoivent tout de même la consigne comme contraignante pour le consommateur. En effet, plusieurs conditions sont mises en avant pour faciliter son déploiement : 56% des répondants souhaitent des points de collecte facilement repérables et accessibles, 47% attendent une compensation suffisamment incitative. Le système doit donc être facile d’utilisation et s’insérer dans leur quotidien. 

Alors, on est prêts ?

Aujourd’hui, 93 % des Français se déclarent prêts à rapporter leurs emballages, un geste essentiel au bon fonctionnement de la consigne. Ce réflexe de retour se met déjà en place dans le cadre du dispositif de réemploi mutualisé déployé dans quatre régions françaises. Cette expérimentation promet de fournir des enseignements précieux pour guider les prochaines étapes du développement de la consigne à l’échelle nationale. Parallèlement, Citeo s’engage activement aux côtés des entreprises et des collectivités pour accélérer le réemploi. À travers l’appel à projets Encore plus de Réemploi, ce sont 375 initiatives qui ont été accompagnées en 2023 et 2024, couvrant tous les secteurs (boissons, alimentation, cosmétique, etc..) pour un soutien financier global de 85 millions d’euros. Cette dynamique territoriale illustre la volonté collective des parties prenantes de transformer les usages.

Concernant la consigne pour recyclage, l’adhésion citoyenne est également forte : 8 Français sur 10 sont d’accord pour qu’elle devienne obligatoire. Cette perspective est en ligne avec le règlement européen PPWR, qui prévoit sa mise en œuvre d’ici 2029. Pour anticiper cette échéance et maximiser les bénéfices d’un déploiement coordonné des deux systèmes (réemploi et recyclage), Citeo appelle à instaurer une consigne mixte pour atteindre les objectifs 3R de Réduction, Réemploi et Recyclage. Ce modèle permettrait de simplifier le geste pour le consommateur : un retour unique pour tous les emballages ; et ainsi de renforcer la collecte pour améliorer le réemploi et le recyclage des emballages.