Nous avions collaboré l’année dernière avec L’ObSoCo pour investiguer le sujet de l’économie circulaire ; nous partageons avec eux la nécessité de comprendre et d’analyser en profondeur les mutations sociétales en cours, modes de vie et modes de consommation. Sur le sujet de la consommation responsable, nous faisons le même constat : les études sur le sujet partent souvent d’une définition posée, donc d’un a priori et aucune à notre connaissance ne couvrait l’ensemble des pratiques. Voilà pourquoi nous nous sommes associés.
L’étude est fondatrice, d’abord parce que l’envergure de l’échantillon (3851 Français âgés de 18 à 75 ans), nous permet une profondeur d’analyse et assure des résultats robustes. Ensuite parce que notre volonté et celle de l’ObSoCo est de tracer les contours de la consommation responsable sur la base de ce que les Français expriment eux-mêmes, sans poser de définition au préalable, sans a priori. La première question posée était ouverte et l’analyse du contenu des réponses nous permet de constater que les représentations et les définitions sont plurielles. Troisième raison, parce que nous avons choisi d’investiguer les changements culturels qui influencent les pratiques, pour en avoir une vision la plus nuancée et fine possible. Il ne s’agit pas seulement d’observer les transformations profondes à l’œuvre dans notre société mais bien d’identifier les leviers d’action pour accélérer la transition environnementale, tant côté entreprises et marques, que côté consommateurs. 

Nous le disions, les représentations et les définitions sont diverses et dépassent amplement le seul champ de la sobriété ou de la déconsommation ; le "consommer responsable" étant souvent présenté par certains comme avant tout "consommer moins" ou "consommer mieux", qui reste assez flou. On constate la prégnance de la dimension environnementale par rapport aux dimensions sociales et économiques. Ceci est à mettre en lien avec les inquiétudes exprimées par les Français dont 61% jugent la situation environnementale très préoccupante.
En conséquence, tout comme les stratégies de consommation responsables sont plurielles, la consommation responsable n’est pas uniquement le fait d’une seule catégorie de population, urbaine, aisée, avec un haut niveau d’étude (ceux qu’on appelle communément les "bobos") ; c’est aussi l’une des idées reçues battues en brèche par cette première édition de l’Observatoire. 

L’étude confirme que la gestion des déchets est pleinement intégrée comme levier de la consommation responsable. Les Français n’opposent pas le recyclage aux autres moyens qui sont à leur disposition pour limiter l’impact environnemental de leur consommation (zéro déchet, réemploi…) et expriment cette complémentarité.
On constate aussi un niveau de pratique très élevé, avec 91% des répondants qui déclarent trier régulièrement ou systématiquement. Un chiffre conforme à ce que nous avons pu mesurer dans d’autres études conduites spécifiquement sur le geste de tri, notamment l’étude Elabe post premier confinement.