Les centres de surtri : le nouveau maillon de la chaîne du recyclage en France
Entre les centres de tri et les usines de recyclage, il faut désormais compter avec un nouveau maillon essentiel : les centres de surtri. Leur rôle ? Permettre un meilleur tri de certains emballages en plastique rigides (bouteilles, pots, barquettes) et ainsi accélérer leur recyclage. On fait le point.
Nouveaux emballages plastiques : petits volumes, gros enjeux…
Depuis le 1er janvier 2023, 98 % des habitants en France métropolitaine n’ont plus de questions à se poser : et tous les emballages vont dans le bac de tri, y compris tous les emballages en plastique.
Collecter tous les emballages en plastique, c’est la condition sine qua non de leur recyclage. Une avancée qui pose toutefois un vrai défi en termes d’adaptation de l’outil industriel du tri et du recyclage en France !
Ces nouveaux emballages en plastique représentent une grande variété de résines qu’il est nécessaire de bien séparer les unes des autres avant de les envoyer au recyclage. Ces nouveaux flux d’emballages collectés représentent toutefois de petits volumes pour les 120 centres de tri en France. II n’est pas pertinent économiquement d’investir à l’échelle de chacun de ces centres de tri et de les doter tous d’installations technologiques capables d’assurer un tri supplémentaire plus fin que requièrent certains emballages.
D’où la solution impulsée par Citeo : la création de quelques centres chargés du « surtri » de certains emballages plastiques collectés sur le territoire français, appelé les centres de surtri !
Les emballages concernés par le surtri
En bref
CITEO a initié la création de centre de sutri capables d’assurer la séparation d’emballages en plastique nouvellement triés, en vue de leur recyclage.
Comment organiser le surtri en France ?
L’idée ? Regrouper tous ces nouveaux emballages collectés et les traiter dans quelques centres de surtri, comme celui de Bourgogne Recyclage, inauguré le 19 janvier 2024 à Ruffey-lès-Beaune (Côte d’Or). Mis en service en mai 2023 et financé par Citeo dans le cadre d’un appel d’offres dédié à la création de capacités de surtri, ce nouveau centre a nécessité un investissement de 20 millions d’euros. D’une surface de plus de 3 000 m2, il a une capacité de traitement de 30 000 tonnes d’emballages par an et 10 tonnes par heure et emploie une trentaine de salariés. Un second centre de surtri, basé à Epinal et opéré par Suez est en service depuis octobre 2023, un troisième à Mende opéré par Environnement Massif Central le sera courant 2025. Un 4e centre est prévu pour fin 2026 à Thiverval-Grignon et sera opéré par SEPUR. La capacité de sutri totale atteindra 100 000 t/an avec ces 4 centres de surtri.
Plongée dans un centre de surtri
La fonction du centre de surtri ? Séparer finement les emballages par typologie malgré leur variété (composition, forme, taille, couleur) pour faire en sorte d’arriver à une qualité de tri optimale en fin du process. Objectif : fournir aux usines de recyclage des balles de matériaux comportant le moins d’indésirables possibles (taux de pureté supérieur à 90% en fonction des matières).
En outre, le process a été conçu pour qu’aucun emballage n’échappe au tri. Sur le site de Ruffey-lès-Beaune, c’est possible de récupérer jusqu’aux emballages les plus petits grâce à 15 machines de tri optique ultra performantes et plusieurs étapes de contrôle !
Les étapes du surtri
Ruffey-les-Beaune : un site vertueux sur le plan environnemental et social
Au-delà de ses performances industrielles, le centre de surtri de Ruffey-les-Beaune se distingue également sur la plan environnemental et social. Les moteurs des machines de tri optique sont à basse consommation. Les calories produites par l’unité de production d’air comprimé sont récupérées pour chauffer la salle de tri et les technologies des sécheurs d’air permettent de consommer cinq fois moins d’électricité que les équipements habituels.
Enfin, un ergonome a participé à la configuration du site et des postes de travail pour optimiser les conditions de travail des équipes : sièges assis debout, position de tri avec goulottes inclinées à 45°, climatisation et ventilation, lumière naturelle, réduction du bruit…
Et demain ? 100 000 tonnes traitées par an dans 4 centres de surtri
Outre Ruffey-les-Beaune, Citeo finance la création de trois autres centres de surtri pour un investissement total à terme de 70 millions d’euros :
Dans le cas de Ruffey-les-Beaune et Épinal, le choix de Citeo a été de capitaliser sur des acteurs et des sites existants pour maintenir leur activité, leurs infrastructures, leurs emplois en se développant autour d’un nouveau projet industriel. Pour Mende et Thiverval-Grignon, il s’agit d’une construction pour étendre les sites d’activité, ce qui entraînera de nouvelles embauches. Au total, les quatre sites, dans lesquels Citeo investit directement 70 millions d’euros, pourront traiter 100 000 tonnes d’emballages plastiques par an.
En créant ainsi le maillon qui manquait jusqu’à maintenant dans la chaîne de recyclage, Citeo ouvre la voie à la possibilité d’augmenter le volume d’emballages recyclés, notamment via des nouvelles technologies de recyclage pour refaire des emballages à partir de ces matières d’emballages recyclées.


