Emballages en plastiques biosourcés et compostables : est-ce la solution ?

#compostage#prospective
Biosourcés, biodégradables ou compostables : les nouveaux plastiques prennent de l’ampleur sur le marché des emballages et attirent l’attention et les intentions d’achat des consommateurs. S’ils présentent des avantages, ces plastiques ne sont pas la solution unique aux enjeux environnementaux posés par l’emballage aujourd’hui. Pour éclairer ce sujet complexe, Citeo a organisé une rencontre dédiée aux emballages compostables, biodégradables et biosourcés fin septembre 2019. Retour sur les principaux enseignements. 

Sous différentes compositions (PLA, PE biosourcé…), on produit aujourd’hui 2,1 millions de tonnes de plastiques biosourcés dans le monde. C’est moins de 1 % de la production mondiale de plastiques qui représente, elle, plus de 300 millions de tonnes pour les plastiques issus d’hydrocarbures : PE, PP, PET…. Ces plastiques biosourcés ne sont pas tous compostables, et inversement, certains plastiques d’origine fossile peuvent être compostables.

Face à l’engouement et parfois à la confusion autour de ces nouveaux plastiques, Citeo a réuni les professionnels du secteur lors une matinée Prospective intitulée « Compostage des emballages, quel sens pour l’économie circulaire ? » le 26 septembre 2019. Voici les points clés à retenir.

Le compostage n’est pas la solution de fin de vie idéale pour tous les emballages 

Nous devons prioriser les solutions de fin de vie de l’emballage pour la meilleure contribution possible à l’économie circulaire : tout d’abord la réduction à la source, puis le réemploi, le recyclage ensuite, et enfin le compostage, pour les emballages liés aux biodéchets (matière organique).

En effet, le compostage, notamment en conditions industrielles, n’est pas la solution de fin de vie idéale pour tous les emballages : il conduit à la dégradation très majoritaire de l’emballage en CO2 et H2O, et il ne permet pas de récupérer de matière pour remplacer la matière vierge - et préserver ainsi nos ressources.

L’emballage compostable n’est pas non plus, contrairement à ce qu’on pourrait penser, une solution pour lutter contre les déchets sauvages : il restera plusieurs années dans la nature.

L'emballage compostable a un sens lorsqu’il est associé à de la matière organique

C’est le cas pour les sacs de fruits et légumes et de collecte des biodéchets, les capsules et dosettes de cafés, les sachets de thé ou encore les étiquettes des fruits et légumes. Dans ces conditions et à date, le compostage fait partie des solutions : le développement de filières industrielles est un défi auquel nous travaillons chez Citeo, avec nos partenaires.

Cependant, cette compostabilité va dépendre de l’existence d’une filière à l’échelle nationale, censée être obligatoire en 2023. Mais sera-t-elle majoritairement industrielle ou "à domicile" ? Quels seront alors les impacts en termes d'écoconception des emballages ? Nous suivrons ce sujet de très près.

Le biosourcé est une piste pour réduire notre utilisation de ressources fossiles

Les plastiques d'origine biosourcée ouvrent des perspectives intéressantes pour sortir du pétrole : nous devons accompagner leur développement et travailler à leur recyclage effectif.

L’avenir de l’emballage sera multi-solutions, dans sa conception comme pour sa fin de vie

L’emballage que l’on recherche, s’il n’est pas réemployable, serait d'origine renouvelable, sa production aurait un impact environnemental moindre que celle des plastiques d'origine fossile, il serait parfaitement recyclable et se biodégraderait dans un temps très court s'il se retrouve accidentellement en milieu naturel. Cet emballage n'existe malheureusement pas encore : nous y travaillons avec l'ensemble de la chaine.

Nous devons informer les consommateurs

Nous devons être attentifs aux allégations qui sont apposées sur les emballages. Citeo et le Conseil National de l’Emballage ont produit des recommandations qui s’inscrivent dans la réalité du dispositif de recyclage tel qu’il est aujourd’hui. La compréhension de ces notions par les consommateurs est très variable, parfois erronée, et il est de notre responsabilité d’être clairs et pédagogiques et de ne jamais laisser penser qu’un emballage dit biodégradable, compostable ou biosourcé peut se retrouver dans la nature sans lui causer de torts.

Pour aller plus loin, voici plusieurs ressources et documents :

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Emballages en plastiques biosourcés et compostables : est-ce la solution ?