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Pratique circulaire

Comprendre le "design against littering", ou comment limiter l’impact des déchets abandonnés sur la planète ?

#déchets abandonnés#écoconception

Yohann jette son mégot de cigarette dans son paquet, Matteo se désaltère avec une poche d’eau libérée de sa bouteille en plastique… Ces innovations ont été imaginées par des acteurs engagés dans le « design against littering », la conception d’emballages pour lutter contre les déchets abandonnés. Où en sommes-nous de ce mouvement porté par l’urgence environnementale ? On fait le point !

Cet été, vous avez peut-être arpenté les sentiers escarpés d’un parc naturel ou respiré l'air marin sur un sentier côtier.  Plein de cette nature tant espérée, vous retombez sur terre à la vue d’une canette de soda dans un pâturage, d’une bouteille plastique flottant à la surface de la Méditerranée. Ce fléau, c’est celui des déchets abandonnés.

15 à 20 millions

de tonnes de déchets sont déversées par an, dans les mers et les océans, dont une majorité est en plastique*

* Plastic Waste inputs from land into the ocean – Revue Science 2015 / Rapport WWF 2019

En France, environ 1% des 7,2 millions de tonnes d’emballages et papiers mises sur le marché par an échappe à toute prise en charge (recyclage, valorisation énergétique ou enfouissement)*.
Cette part peut paraître faible, mais les conséquences peuvent s’avérer délétères. Notamment sur la biodiversité, par exemple quand les poissons ingèrent des microplastiques présents dans les océans (avec des conséquences sur toute la chaine alimentaire) ou quand des communes touristiques sont touchées par le phénomène, ce qui détériore l’environnement, ternit leur réputation et génère des coûts de nettoyage. Ainsi, la lutte contre les déchets abandonnés est un combat à mener collectivement.

* Source Cabinet Galliléo pour Citeo 

Le "Design against littering" : qu'est-ce que c'est ?

Le "design against littering" rassemble l’ensemble des actions d’écoconception qui visent d’une part à éviter qu’un emballage ou un élément d'emballage ne finisse sa vie dans la nature, et d’autre part, celles qui vont permettre de limiter son impact sur l’environnement s’il s’y retrouve.

Le "design against littering" pense l’emballage dans des situations de consommation nomade, notamment dans les espaces naturels ou dans la rue. En effet, une paille en plein air peut facilement être emportée par le vent, une fois séparée de sa brique de jus de fruit. Des concepteurs ont ainsi imaginé des becs intégrés au corps de l’emballage.
Autre exemple : une salade dans une barquette en plastique avec sa vinaigrette associée. En resolidarisant les deux éléments, on évite leur dispersion.

Encouragés par la loi AGEC, les efforts d’écoconception des marques pour réduire les emballages et les rendre plus facilement recyclables ne sont pas opposés au "design against littering". Ils tendent vers une même direction : réduire l’impact environnemental des emballages et des papiers.
Certaines démarches plus axées sur les composants, comme l’éco-encrage peuvent être intéressantes. Elle permet en effet de limiter les quantités d’encres utilisées pour l’impression des emballages et des papiers. Cette pratique favorise leur recyclage, réduit l’utilisation des ressources nécessaires à leur production et permet potentiellement de limiter l’impact sur l’environnement s'ils sont jetés. 

Des emballages communicants, atouts clé du "design against littering"

En 2018, l’association Gestes Propres et Citeo confiaient aux étudiants d’Esepac, une école française de packaging, un projet de "design against littering". En plus des leviers d’écoconception abordés précédemment, les étudiants ont souligné l’importance de la communication sur l’emballage. Objectifs : éviter que les déchets ne finissent dans la nature et favoriser le tri.
Citons l’exemple de la canette qui affiche un message d’information sur le produit lorsqu’elle est froide, et une consigne de tri lorsqu’elle est réchauffée, c’est-à-dire consommée. Avec ce principe, on peut imaginer que le message varie en fonction de la composition ou de la forme de l’emballage (risque sur la biodiversité s'il est jeté par exemple).

Mieux connaître les déchets abandonnés pour mieux cibler les efforts 

Faire émerger des idées d’usage, de conception d’emballages, soutenir les écoles de design de packaging qui imaginent des solutions, accompagner les metteurs en marché… En menant toutes ces actions, Citeo travaille à identifier les meilleures méthodes pour éviter l’abandon de déchets et limiter leurs impacts sur l’environnement s’ils se retrouvent dans la nature. Mais pour mieux orienter les fabricants d’emballages et les marques, il est primordial de mieux connaître les déchets abandonnés : qui sont-ils ? combien sont-ils ? où les retrouve-ton ? C’est ce qu’on appelle la caractérisation

En 2020, Citeo a sollicité la société Litterati pour caractériser les déchets abandonnés diffus (mégots de cigarettes, sacs en plastique, emballages vides, papiers…) sur l’île de La Réunion et réunir un ensemble de données (type d’emballage, poids, matériaux, marque, géolocalisation…). La zone choisie ? Les villes de Saint-Paul et Saint-Denis. Objectif : collecter les données et recouper les caractéristiques des déchets avec l’environnement où ils se trouvent. L’enjeu est également d’évaluer des méthodes innovantes de caractérisation (Intelligence Artificielle, Machine Learning, appli) et de mieux comprendre la nature et l’origine des emballages abandonnés. In fine, Citeo élaborera un plan d’action avec les collectivités locales.

Cette étude est une des expérimentations soutenues par Citeo. En parallèle, de nombreuses initiatives existent pour caractériser les déchets abandonnés. En 2020, Citeo à lancer une consultation pour recueillir les connaissances et les pratiques.

En savoir plus

Déchets sauvages diffus : état des lieux des connaissances et des initiatives préventives et curatives

#déchets abandonnés#écoconception

Sensibiliser les citoyens (dès le plus jeune âge) à ne pas jeter les déchets dans la nature et leur donner accès à un bac de tri où qu’ils soient et quel que soit le moment de consommation sont aussi des moyens efficaces pour lutter contre cette pollution.

Là aussi, Citeo et ses partenaires engagent des actions concrètes, parmi lesquelles :

  • « Gardez et triez vos déchets » : programme national de sensibilisation dédié à la prévention des déchets abandonnés de l’association Gestes Propres, conçu avec Citeo et les gestionnaires d’espaces naturels.
  • Sensibilisation à la protection de la biodiversité avec le WWF : programme de sensibilisation des 6 à 12 ans, axé sur la biodiversité marine. 
  • Plateforme digitale Quitri : développé par Citeo, l’outil permet aux organisateurs d’événements et aux gestionnaires de sites publics et privés, de s’engager en faveur du tri. Elle les met en relation avec les prestataires de la collecte et du recyclage sur leur territoire, les outille et les conseille pour mettre en place le tri.
  • Solutions de demain : via les Appel à Manifestation d’intérêt (AMI), Citeo soutient des projets de mise en place du tri dans l’espace public et dans les lieux recevant du public. Objectif : améliorer la collecte des emballages recyclables issus de la consommation nomade, hors du domicile (parcs urbains, plages, lieux sportifs...).

En septembre 2021, Citeo lance également un AMI doté d’1 million d’euros pour soutenir une vingtaine d’initiatives de lutte contre les déchets abandonnés.

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Appel à manifestation d’intérêt pour la prévention et le traitement des déchets abandonnés diffus

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