Les barquettes de salade Bonduelle s’allègent de leur couvercle
Des engagements aux actions concrètes, l’entreprise agroalimentaire française Bonduelle franchit un nouveau pas. Parmi les évolutions significatives pour réduire l’impact environnemental des emballages de ses produits, la suppression des couvercles des barquettes en plastique de salade traiteur de 300g et 320g. A la clé, une réduction de 550 tonnes de plastique par an. Retour sur cette innovation.
Supprimer les couvercles des barquettes de salade traiteur : de l’idée à la réalité
Comme beaucoup d’industriels de la grande consommation, Bonduelle a pris de nombreux engagements en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises. La réduction des impacts des emballages de ses produits sur l’environnement est un axe majeur. Objectif ? 100% d'emballages conçus pour être recyclables ou réutilisables à horizon 2025, et des actions de réduction à la source, dans lequel s’inscrit la suppression des couvercles des barquettes en plastique (PP) operculée de salade traiteur.
L’action s’est imposée pour 2 raisons principales, comme l’explique Charlène Gaudet-Trafit, chef de projet packaging : « Le couvercle, correspond à 46% du poids de chaque barquette. Cela représente 550 tonnes de plastique, soit 25% du plastique mis sur le marché par Bonduelle Frais Europe à marque chaque année. Cela représentait donc un potentiel de réduction très significatif. De plus, nos études consommateurs ont montré que les formats 300g et 320g étaient consommés en seule fois. L’intérêt d’un couvercle pour fermer la barquette était donc remis en question ».
Les équipes de Bonduelle ont dû relever 3 défis majeurs pour réussir cette évolution packaging :
- Adapter les lignes de conditionnement : libérées de leur couvercle qui était plus grand qu’elles pour s’emboiter plus facilement, les barquettes ont légèrement changé de dimension. Ainsi les équipes internes et leurs fournisseurs de machines ont dû adapter les lignes de conditionnement, en repensant notamment le convoyage des barquettes (c’est-à-dire l’acheminement des barquettes tout au long du process de production/conditionnement).
- Conserver les fonctionnalités de l’emballage « porteur » : le couvercle permettait d'apporter de la solidité à la barquette, indispensable pour assurer la palettisation et le transport des produits (c’est le rôle de l’emballage dit « porteur »). En envisageant la suppression des couvercles, Bonduelle a dû trouver une alternative pour conserver ces fonctionnalités. Une solution a été trouvée du côté de l’emballage de regroupement. Les équipes ont travaillé avec des fournisseurs d’emballage carton pour renforcer sa résistance : création d'un cahier des charges (épaisseur, résistance…), tests du nouvel emballage et tests de transport qui ont été concluants. « Cette modification du pack s'est traduite par un renforcement de la relation de Bonduelle avec ses fournisseurs » précise Charlène Gaudet-Trafit. « Ces derniers ont été force de propositions et nous ont permis de trouver la solution la mieux adaptée ».
- Assurer une bonne information consommateur sur l’emballage : pour transférer sur l’opercule, les informations consommateurs qui figuraient sur le couvercle, Bonduelle a retravaillé l’impression avec une agence de design, un photograveur et un imprimeur. Des travaux complémentaires ont été menés sur les lignes de conditionnement pour ajuster les machines et permettre une découpe précise des nouveaux opercules imprimés. Point positif, la surface d’expression sur l’opercule s’est révélée plus grande que celle initialement sur le couvercle.

Une réussite qui nécessite d’accompagner les consommateurs au changement
Cette évolution packaging est satisfaisante au plan technique : pas d’arrêts de ligne directement en lien avec le projet, ni de problèmes côté palettisation n’ont été constatés. « Le projet a nécessité de mettre en place de nouveaux process de contrôle des produits et nous a offert l’opportunité d’améliorer notre démarche qualité » ajoute Charlène Gaudet-Trafit. « Nos partenaires distributeurs sont aussi satisfaits de cette évolution qui leur permet de concrétiser leur engagement en matière de réduction de plastique des emballages et facilite la mise en rayon : les couvercles avaient tendance à s'enlever, il fallait donc prendre le temps de les remettre avant de les présenter en rayon ».
En interne, le projet a mobilisé une quarantaine de personnes, tous métiers confondus (qualité, marketing, finance, commerce, supply chain, force de vente, etc) et constitue un élément de fierté.
Et les clients consommateurs ? « Nos études ont montré que certains d’entre eux pouvaient regretter la possibilité de fermer la barquette » explique Charlène Gaudet-Trafit. « Nous avons donc proposé pendant plusieurs mois un beewrap (emballage en cire d’abeille) pour fermer la barquette, et expliqué que la suppression du couvercle n’avait aucun impact négatif sur la bonne conservation du produit. C’est important d’accompagner nos clients lors de changements packaging comme celui-ci ».
Pour la marque, il était important aussi de faire connaître et expliquer les bénéfices environnementaux du nouveau packaging. C’est pourquoi il a fait l’objet de l'un des plus grands plans de commercialisation et de communication pour un projet lié à un emballage ; notamment avec une campagne de publicité d’envergure sur les réseaux sociaux, auprès des professionnels et du grand public.
« Il est important que les consommateurs comprennent le sens de cette démarche », conclut Charlène Gaudet-Trafit. « On est dans la courbe du changement. Il faut éduquer, communiquer et informer pour que les citoyens prennent conscience. C'est peut-être un peu moins pratique pour certains, mais cela vaut le coup car cela nous permet de réduire de manière significative les impacts environnementaux des emballages ».