Une nouvelle filière de recyclage pour les emballages en polystyrène
Alors que la loi AGEC fixe l’objectif de tendre vers 100 % de plastiques recyclés d’ici 2025, les emballages en PS, dont une majorité de pots de yaourt, constituaient jusqu’ici un défi majeur pour les marques et l’industrie du recyclage car techniquement difficiles à recycler : cintres, pots de fleurs constituent aujourd’hui les principaux débouchés du PS recyclé ; des débouchés qui ne permettent pas d’absorber des quantités de matière importantes et qui ont une faible valeur ajoutée.
Début 2022, le Consortium PS25 (entreprises des secteurs des produits laitiers, viande et volaille et Citeo) validait la faisabilité technique et économique de la création d’une filière de recyclage du PS. Objectif : produire une matière recyclée capable d’être réintégrée dans la production de nouveaux emballages au contact d’aliments, comme le pot de yaourt. C’est en effet une forte demande des entreprises qui se sont engagées à intégrer plus de matière recyclée dans leurs emballages ; c’est aussi une demande des consommateurs.
En mars dernier, Citeo lançait un appel d’offres pour sélectionner les sociétés qui vont recycler les emballages en PS triés par les Français via le bac jaune, et dont Citeo a la charge à partir de janvier 2023. Deux lauréats aux projets solides sur les plans technique, économique et environnemental ont été choisis : l’entreprise belge Indaver et l’espagnole Eslava.
La création d’une filière de recyclage demande de s’assurer de la viabilité technologique, économique et environnementale des projets choisis : c’est la clé de la création d’une véritable économie circulaire au bénéfice de tous. Garantir le retour au contact alimentaire du PS recyclé est une avancée majeure, et nous sommes très fiers d’en permettre la mise en œuvre. Les pots de yaourt que nous trierons dès 2023 pourront, dès lors, permettre d'ici quelques mois de refabriquer des pots de yaourt.
2 entreprises pour recycler les emballages en PS via 2 technologies différentes
L’objectif de cette nouvelle filière est de recycler à terme au moins 10 000 tonnes d’emballages en PS/an issus du geste de tri des Français :
- 80% alimenteront la future usine Plastic2Chemicals de l’entreprise belge Indaver, basée à Anvers. Elle assurera un recyclage de haute qualité du PS grâce à la technologie de la pyrolyse : elle consiste à chauffer la matière plastique à haute température pour casser les chaînes de molécules. Ceci permet de produire du styrène monomère avec lequel on peut refaire du polystyrène et des emballages en polystyrène, avec une qualité proche du PS vierge et donc aptes au contact alimentaire. L’usine devrait être opérationnelle en 2024.
- 20% approvisionneront l’usine de Valence de l’entreprise espagnole Eslava, en partenariat avec Valorplast. Eslava est l'un des recycleurs historiques des emballages en polystyrène triés en France, via le recyclage mécanique. Son usine continuera à alimenter les débouchés existants du PS.
Les contrats entre Citeo et ces entreprises ont été conclus pour 9 ans (Indaver) et 6 ans (Eslava), afin de donner une vision à long-terme aux recycleurs et permettre de s’assurer de la viabilité économique et de la stabilité de la filière.
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Le flux développement, étape clé du recyclage des emballages en plastique
Après le geste de tri des habitants et avant leur recyclage, les pots de yaourt et autres emballages en PS, sont séparés des autres emballages en plastique et regroupés dans un flux dit « développement » pour être envoyés vers des unités de surtri. Cette étape permet d’isoler les emballages en PS avec un haut niveau de qualité puis d’acheminer vers les recycleurs des matières d’emballage massifiées et de la meilleure qualité possible.
Pour en savoir plus sur le flux développement, c’est ici.