ReUse : imaginer aujourd’hui le dispositif de réemploi de demain

#réemploi#économie circulaire
C’est l’un des grands défis à révéler en matière d’économie circulaire des emballages : réussir à développer un système opérationnel de réemploi. Pour atteindre cet objectif, Citeo et Adelphe animent le projet ReUse, première initiative pour préfigurer un dispositif de réemploi mutualisé et national pour les emballages alimentaires en grandes et moyennes surfaces. Enjeux, objectifs, méthodologie, on vous dit tout sur la démarche.

Le réemploi, un challenge industriel, marketing et sociétal

Préemballé, recharge et vrac, ces usages et modes de commercialisation entrent dans la définition du réemploi qui challenge fortement aujourd’hui tous les acteurs économiques et industriels. Et pour cause :

  • La loi fixe des objectifs ambitieux : 10% d’emballages réemployés d’ici 2027 ; depuis le 1er janvier 2023, la fin des emballages, couverts, assiettes… à usage unique pour tous les repas consommés “sur place” dans la restauration rapide, la restauration collective d’entreprises, les cantines scolaires ou encore les cafétérias des musées accueillant au moins vingt personnes ; 20% de réduction des emballages en plastique à usage unique d'ici fin 2025, dont au minimum la moitié obtenue via le réemploi, 100% d’ici 2040.
  • Les citoyens consommateurs ont des attentes : 24% citent spontanément la réutilisation comme levier pour mieux consommer (Etude Shopper Actions Plus x Citeo 2020) et 40% estiment que l’offre de biens et de services pour mieux consommer est insuffisante (Observatoire de la consommation responsable L’ObSoCo x Citeo 2021).
  • Les dispositifs qui existent aujourd’hui sont très divers et déployés à l’échelle locale

Pour élever le sujet à la hauteur des enjeux, notre stratégie s’articule autour de 3 axes :

  • Apporter de la connaissance au travers d’études et d’expérimentations.
  • Accompagner les entreprises clientes de Citeo et d’Adelphe, et les collectivités locales dans le déploiement d’études, d’expérimentations, d’investissements et de campagnes grand public : un appel à projets doté de 50 millions d’euros est ouvert. Les financements peuvent aller jusqu’à 70% et 2,5 M d’€ par projet. 
  • Coconstruire des systèmes de réemploi à l’échelle : c’est la condition pour accélérer les solutions performantes du point de vue environnemental et économique.

ReUse, une démarche d’intelligence collective pour imaginer un dispositif de réemploi national et mutualisé

Comment réussir le changement d'échelle et faire du réemploi une réalité opérationnelle au niveau national ?
Pour y parvenir, Citeo et Adelphe lancent la démarche collective ReUse : un an de travaux et de réflexion collective autour du réemploi en GMS. 3 enjeux clés sont adressés :

  • Les solutions opérationnelles : comment organiser le réemploi en magasin, la logistique retour, les systèmes d’information… etc, et avec quelles solutions techniques ? Contenants adaptés, lavage, transport… etc.
  • La gouvernance : imaginer quelles sont les responsabilités, l’organisation des prises de décision, les évolutions du dispositif… ?
  • L’adhésion des consommateurs : comment inventer une nouvelle expérience pour les consommateurs, de l’achat jusqu’au geste de retour.

Objectif : être prêts en 2024 pour des mises en vente en magasin à l’échelle nationale.

Cette démarche d’intelligence collective rassemble les parties prenantes du réemploi, dont un comité de pilotage composé de Citeo et d’acteurs engagés : Andros, Biocoop, Carrefour, Coca, Danone, Ecotone, Heineken, Intermarché, Leclerc, Nestlé Waters, Système U, l’association Réseau vrac et réemploi.

Caroline MISSIKA

Le réemploi est une offre complémentaire à l'offre de l'usage unique qui doit progressivement se développer dans notre quotidien. Mettre en commun nos compétences, identifier les synergies possibles et construire ensemble un modèle équilibré économiquement, écologiquement et qui génère l'adhésion des consommateurs fait sens !

Caroline MISSIKA
Caroline MISSIKA Directrice des affaires publiques, de la communication et de la RSE de Heineken

Un dispositif national et optimisé, à terme, ce serait quoi ?

  • Un volume d’emballages réemployables de 900 millions d’unités* ;
  • 15 200 points de récupération et de collecte embarqués, composés de la plupart des canaux de distribution agro-alimentaire ;
  • Une adoption forte du réemploi par les citoyens consommateurs qui permettrait d’obtenir un taux de retour de 95% des emballages réemployables ;
  • 20 centres de tri et de lavage partout en France
  • Un système de collecte optimisé par un mix de tournées dédiées et de trajets massifiés entre les points de collecte et les centres de tri et de lavage.

* Unité de Vente Consommateur (UVC)

La « méthode ReUse » pour construire la réflexion 

Les travaux sont engagés sur toute l’année 2023 et structurés en 3 grandes phases :

  1. Imaginer un modèle opérationnel pour l’année de lancement (mai > sept)
  2. Consolider les prérequis opérationnels et économiques (juillet > nov)
  3. Anticiper la gouvernance (oct > déc)

Dans le cadre de l’étape 1, des sprints permettent d’animer la réflexion collective sur un temps court, de produire une vision commune et un alignement des solutions.
Objectifs : pré-valider les options pour chaque thématique et définir un modèle théorique ; le tester cet été et vérifier sa viabilité environnementale et économique ; restituer les résultats et prendre de premiers arbitrages lors du ReUse Day #2 (voir plus bas).

Les thématiques des sprints

En parallèle, pour investiguer les leviers et les freins à l’adhésion des consommateurs au réemploi, une série d’ateliers exploratoires est menée. Elle permettra de :

  • Définir et prioriser les facteurs d'adhésion des consommateurs (côté Citeo, nous apportons des éléments d'éclairage (ex : présentation des personae du réemploi et des insights associés) ;
  • Définir les éléments de communication prioritaires en fonction des cibles et des parcours de consommation ;
  • Participer à l'harmonisation de la communication et de la signalétique autour du réemploi, dans les lieux de retour notamment. Objectif : la création d'un référentiel commun. Des résultats d’études sur la perception et compréhension des « mots du réemploi » par les consommateurs seront connus en septembre.

Les ReUse days : 3 événements pour restituer le fruit du travail collectif et embarquer tous les acteurs

ReUse day #1. Le temps du partage de la méthode et de l’engagement

Le 1er ReUse day s’est tenu le 9 mai dernier et a réuni un grand nombre d’acteur du réemploi. La démarche ReUse a été présentée ainsi que des retours d’expériences d’entreprises ayant expérimenté des dispositifs de réemploi, et des premières réflexions sur le dispositif cible et les perceptions consommateurs. Le temp fort a été la prise de parole de la Secrétaire d’Etat chargée de l’écologie Bérangère Couillard qui a réaffirmé la volonté du Gouvernement de développer le réemploi. Ce même jour, un partenariat signé avec les verriers français O-I et Verallia pour lancer la production des premiers emballages réutilisables marque une étape clé de la démarche engagée par les industriels et les distributeurs.

ReUse day #2. Le temps du partage des premières orientations et des premiers arbitrages

Il se tiendra le 3 octobre prochain. Au programme, le partage avec l’ensemble des parties prenantes des premières orientations et leviers d’action identifiés pour le lancement à horizon 2024 d’un modèle de réemploi opérationnel.

#réemploi#économie circulaire#emballages
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